Surface et revêtement des voies : pavages, empierrements, roche et matériau meuble

Le Guide de recommandations techniques «La conservation des voies de communication historiques» [PDF 8 MB] explique comment traiter la surface et le revêtement des voies de communication historiques.

Table des matières

  1. Entretien des pavages
  2. Entretien des empierrements
  3. Entretien des chemins taillés dans la roche
  4. Entretien des surfaces en matériau meuble

1. Entretien des pavages

Principes de la conservation

Les principes de conservation présentés en pages 60 et ss. du guide peuvent se résumer ainsi :
Lors du dégel printanier, les pavages subissent des mouvements verticaux qui, entre autres, réduisent leur limite de charge et augmentent les risques d’érosion. Les couches porteuses du pavage doivent résister aux déformations et, selon la résistance aux pressions souhaitée et les risques de gel, présenter une épaisseur supérieure à 0,5 m.

Pour l’entretien, la première mesure à prendre est de recharger les joints dégarnis. On utilisera du sable ou du gravillon concassé, si possible non lavé ou alors enrichi de silice ; on le répandra en surface, de préférence par temps humide, et la pluie l’entraînera dans les joints. Le pavage sera alors tassé par vibrage puis à nouveau noyé. Plus tard (p. ex. au printemps suivant), on le ré-ensablera. Effectués de la sorte, les pavages ne demanderont que peu d’entretien. On portera une attention particulière aux points suivants :

  • Les pavés endommagés, déplacés ou manquants doivent être rapidement remplacés. On veillera à ce que les pavés de remplacement soient identiques aux originaux (matériau, mode de fabrication – en général pierres naturelles taillées main et non pas sciées) ; on n’utilisera pas de pierres étrangères à la région comme, p. ex., les porphyres étrangers.
  • Les dispositifs d’évacuation des eaux doivent parfaitement fonctionner et le pavage doit présenter une pente d’au moins 2,5 %.
  • Le pavage de chemins en pente doit intégrer des dispositifs de retenue intacts et bien ancrés.
  • Il convient d’enlever les arbres et arbrisseaux poussant à proximité du pavage, afin d’empêcher que des racines le déstabilisent.
  • On renoncera en principe à nettoyer le pavage à l’aide de machines afin d’éviter l’aspiration des garnitures de joints.

Les pavages mal posés donnent une impression d’instabilité que l’on pense pouvoir supprimer en les jointoyant. Cependant, les joints cimentés finissent toujours par se fissurer sous l’effet des changements de température, même lorsque l’on a utilisé un mortier à base de résine époxy ou à deux composants, ce qui finit par provoquer des dégâts dus au gel. Les mortiers à deux composants sont également très coûteux.

On peut jointoyer les rigoles exposées au trafic ou les petites bordures de pavage très inclinées (p. ex. les entrées couvertes de maison). Toutefois, les pavages non jointoyés conviennent à pratiquement toutes les situations. Lorsqu’ils sont posés dans les règles de l’art, ils sont supérieurs aux pavages jointoyés en termes de coût, de stabilité et de durabilité.

Littérature complémentaire

  • KANTONALE DENKMALPFLEGE GRAUBÜNDEN, 1996: Steinpflästerungen in Graubünden. Coire.
  • VSS-Norme SN 640 480, 2006: Pflästerungen – Konzeption, Dimensionierung, Anforderungen, Ausführung. Zurich.

Exemples de réfection de pavages

Pavages non jointoyés

hospental
 

Pavages en pierres naturelles

bivio
 

EIntégration de surfaces privées au pavagen

dorfplatz
  • DL’espace visible de la rue ne s’arrête pas à la limite de la parcelle de rue, mais au pied des façades. C’est pourquoi plusieurs surfaces privées ont été intégrées à la conception générale du pavage du village de Hospental (UR).
 

2. Conservation des empierrements

Principes de base

La conservation des empierrements historiques peut être résumée comme suit conformément au guide de recommandations techniques mentionné (voir p. 56) :
L’empierrement exige un entretien constant, en particulier après de fortes pluies. Le gravier emporté doit être remplacé, et les dispositifs d’évacuation des eaux doivent être maintenus en état. Si ces travaux sont simples, ils doivent toutefois être effectués par des personnes ayant une bonne expérience en la matière. Lorsque le gravier doit être complété, on veillera à choisir un gravier qui s’accorde au matériau déjà en place. On utilisera autant que possible des matériaux traditionnels (par ex. du tout-venant).

Le remplacement de gravier par des revêtements stabilisés en dur ou des matériaux de recyclage est problématique du point de vue de la conservation des monuments, de la protection des paysages et de l’écologie, et ne se justifie donc qu’exceptionnellement. D’ailleurs, contrairement à l’opinion générale qui prévaut, l’entretien des routes de gravier est souvent moins coûteux à long terme que celui des routes revêtues de dur.

Littérature complémentaire sur les empierrements

  • BUWAL, 1995 : Forst- und Güterstrassen: Asphalt oder Kies? Schriftenreihe Umwelt Nr. 247. Berne.
  • OFROU et Suisse Rando, 2012 : Obligation de remplacement des chemins de randonnée pédestre. Guide de recommandations à l’égard de l’art. 7 de la loi fédérale sur les chemins pour piétons et les chemins de randonnée pédestre (LCPR). Guide de recommandations de la mobilité douce n° 11. Berne.
  • OFEV, 2006 : Directive pour la valorisation des déchets de chantier minéraux. UV-0631-F. Berne.

Exemples de remise en état d’empierrements

(Sera prochainement livré)


3. Conservation des voies taillées dans la roche

Principes de base

La conservation des voies historiques taillées dans la roche peut être résumée comme suit conformément au guide de recommandations techniques mentionné (voir p. 53) :
Les mesures doivent être définies selon la structure et la stabilité de la roche. Si cette dernière est tendre ou friable ou s’il s’agit de calcaire, il est très important d’assurer une bonne évacuation des eaux et un séchage rapide. Il faut éviter toute surcharge (causée par ex. par le passage de véhicules à moteur, de chevaux ou de luges à bois). Les autres mesures doivent être adaptées aux caractéristiques de la roche à conserver.

Exemples de remise en état de voies taillées dans la roche

Escaliers

lucktreppe
 

4. Conservation des surfaces en matériau meuble

Principes de base

La conservation des surfaces en matériau meuble peut être résumée comme suit conformément au guide de recommandations techniques mentionné (voir p. 51) :
Il s’agit avant tout d’assurer une bonne évacuation des eaux, car les matériaux meubles sont très sensibles à l’érosion. Diverses mesures permettent d’assainir les tronçons qui tendent à être détrempés, comme l’installation d’un drainage, l’utilisation de graviers ou le recours à de brèves sections en bois. On prendra garde à ne pas consolider sans raison les surfaces en matériau meuble par un empierrement ou un revêtement en dur.

Exemples de conservation de surfaces en matériau meuble

Amélioration de la viabilité de surfaces en matériau meuble

tourismusweg